Diplômé JUNIA ISA, et actuellement en troisième année de thèse, Félix OFORI-AGYEMANG a reçu le prix du « scientist junior » lors d’une
conférence internationale.
Diplômé JUNIA ISA, et actuellement en troisième année de thèse, Félix OFORI-AGYEMANG a reçu le prix du « scientist junior » lors d’une
conférence internationale.
J’ai fait mon master à JUNIA ISA dans le parcours Sustainable Management of Pollution (SMaP) de septembre 2018 à décembre 2020. Pendant mon master j’ai fait mon MFE à LGCgE-JUNIA de 6 mois dans le domaine de la gestion durable des sites pollués (Phytomanagement).
Je suis actuellement en 3eme année de ma thèse et pour la suite j’aimerais continuer en recherche dans le domaine de la gestion durable des sites pollués et la valorisation des biomasses qui viennent des sols pollués.
Au cours de mes études supérieures, j’ai eu plusieurs occasions d’apprendre et d’entreprendre des recherches dans le domaine de la gestion des sols contaminés avec des plantes. J’ai aimé l’idée de trouver des solutions pour résoudre des problèmes qui affectent la société. D’où l’idée de faire un doctorat qui me permettrait d’affiner mes compétences en tant que chercheur.
Le titre de ma thèse est : « Optimisation des stratégies de phytomanagement sur sols contaminés en métaux pour fournir des biomasses destinées à la production de biocarburant propre. »
La thèse s’inscrit dans le cadre du projet européen GOLD H2020 qui vise à faire le lien entre la gestion des sites contaminés et la production de biomasse pour la production de biocarburants. L’augmentation de la population s’accompagne d’une hausse de la demande de carburant et de nourriture. En Europe, il existe 2,5 millions de sites contaminés (650 000 hectares) qui ne peuvent être utilisés pour la production de cultures vivrières. D’où une pression accrue sur les terres arables limitées pour produire à la fois des cultures alimentaires et des cultures énergétiques. Ces 2.5 millions de sites contaminés, soit 650 000 ha, incompatibles avec la production de biomasses à usages alimentaires, pourraient accueillir la production de cultures énergétiques, grâce au phytomanagement. Le phytomanagement offre une réelle alternative pour aider à la réhabilitation de ces terres contaminées. Le projet GOLD est divisé en trois volets : la première consiste à cultiver des plantes énergétiques sur des terres contaminées, la deuxième à produire de biocarburants à partir de la biomasse lignocellulosique et le troisième volet s’assurera de la viabilité environnementale, sociale et économique de la mise en place de telle option à grande échelle. Ma thèse est impliquée dans le premier volet via la conduite d’essais de terrain pour optimiser la production de cultures lignocellulosiques à haut rendement. Pour cela 3 types de plantes (miscanthus, sorghum et chanvre) ont été cultivées autour de l’ancienne fonderie Metaleurop. Des pratiques de gestion (champignons mycorhiziens et biostimulants) seront étudiées pour permettre le développement de la biomasse, augmenter le rendement et favoriser la restauration des sols. Ces cultures seront suivies sur plusieurs années afin d’estimer la pérennité de telles cultures.
La conférence internationale sur la biogéochimie des éléments traces (ICOBTE) et la conférence internationale sur les métaux lourds dans l’environnement (ICHMET) ont eu lieu à Wuppertal, en Allemagne, en septembre 2023. La conférence a rassemblé environ 700 acteurs (scientifiques, chercheurs, ingénieurs, décideurs politiques et représentants de l’industrie) dans diverses disciplines telles que la géochimie des oligo-éléments et la biogéochimie, l’écotoxicologie, les sciences de l’atmosphère et de la terre, la technologie environnementale et la chimie analytique. J’ai eu le privilège de présenter les résultats des essais en pot et sur le terrain de ma thèse sous forme de posters et de présentations orales. Dans l’essai en pot, deux plantes (miscanthus et chanvre) et 6 traitements (pas d’amendement, biostimulants (hydrolysat de protéines et acides humiques/fulviques), champignons mycorhiziens et combinaison de chaque biostimulant avec des champignons mycorhiziens) ont été testés sur des sols contaminés par des métaux. À la fin de l’essai, l’acide humique/fulvique et sa combinaison avec les champignons mycorhiziens ont augmenté la production de biomasse et l’absorption des métaux par les plantes et ont diminué les concentrations de métaux disponibles. Ces traitements ont été sélectionnés pour être testés sur le terrain. Dans l’essai sur le terrain, 3 plantes (miscanthus, chanvre et sorghum) ont été testées avec 3 traitements (sans amendement, acide humique/fulvique uniquement, combinaison d’acide humique/fulvique et de champignons mycorhiziens). La production de biomasse a été significative pour le chanvre et le sorgho, tandis que la production de miscanthus n’a pas été fructueuse en raison des conditions sèches qui ont prévalu pendant la période d’essai. Pour les chanvres, l’extraction de Cd (Cadmium) et de Zn (Zinc) a été significativement plus élevée avec le traitement acide humique/fulvique qu’avec le contrôle. L’extraction de Cd était significativement plus élevée pour le sorghum que pour le chanvre. Les résultats montrent que le sorgho et le chanvre sont des plantes pertinentes pour la phytomanagement des sites contaminés par les métaux tout en produisant de la biomasse dans des conditions de sécheresse. Pendant le congrès, j’ai reçu le prestigieux prix « Junior Scientist ».
Bravo Félix et merci pour cet échange.